« Les fleurs en céramique de Nathalie Perret représentent des plantes hallucinogènes, utilisées par les peuples précolombiens en Amérique du sud pour voyager dans l’invisible. L’échelle de ces plantes géantes reprend le mode de représentation aborigène dans lequel la grande taille indique la divinité. C’est la pensée magique et les savoirs colonisés que Nathalie Perret a choisi de montrer avec ces formes imposantes. Un deuxième geste s’associe au premier, celui du mode de présentation
employé : sériel, rationalisé, civilisé, il évoque la disposition des spécimens dans les herbiers illustrés de la botanique moderne, dont le dessin au crayon gris et la gouache sont aussi des techniques. Avec ces branchages fragiles disposés en rangs ordonnés, une référence est faite à la taxinomie scientifique et à l’appropriation des savoirs médicinaux indigènes, considérés par les européens comme diaboliques. »

Texte écrit par Clélia Barbut.